Dans le cadre de la Journée internationale du droit des femmes, Village-rivages invite Guy Prigent à l’Abbaye (3 Rue de l’Abbaye, Saint-Jacut-de-la-Mer) pour une soirée illustrée de documents d’époque et ponctuée par un dîner au cours duquel le public peut échanger et aiguiser ses questions.

Déroulé de la soirée :

  • 18h30-19h30 : première partie de l’intervention de Guy Prigent, du XIXe siècle à 1940
  • 19h30-20h30 : dîner
  • 20h30-21h30 : seconde partie de la conférence, de 1940 à nos jours

Tarif (boissons comprises) :

  • Personne seule : 20€
  • Deux personnes : 30€

Réservations à l’Abbaye (accueil) ou sur le site de l’Abbaye. Places limitées.

La conférence

Lorsque l’on parle de « culture maritime » ou « d’économie littorale et maritime », on oublie souvent d’évoquer les relations hommes-femmes, la division sexuelle du travail, les relations familiales, le statut et les fonctions des femmes au sein des communautés et sociétés littorales et maritimes, qui loin d’être figés, comme on l’imagine trop souvent, ont bien évolué, en Bretagne et dans d’autres régions ou pays.


Au cours d’une soirée-buffet, Guy Prigent dira comment les femmes en Bretagne ont participé, depuis le XIXe siècle (et la révolution industrielle), à la production halieutique, de la pêche à pied ou en mer (plus récemment), à la collecte des algues, des coquillages et leur parcage, de la transformation du poisson et son commerce, mais aussi l’entretien et la réparation des apparaux de pêche.


Les Jaguines offrent un bel exemple de ces pratiques, que ce soit dans les pêcheries, la collecte du « chevrin » dans l’Arguenon, les coques, la vente des maquereaux…
A terre, les femmes détiennent un statut particulier, des conditions de vie à part (comme les marins en mer), répondant hier à des principes religieux, des préjugés ou parfois à des tabous et au respect des règles sociales.


L’absence des hommes à terre, au temps de la Grande Pêche et de la marine marchande, a permis à la femme d’établir un lien entre le marin absent et le reste du monde terrien.
Et si elle est ainsi devenue une médiatrice réelle et symbolique entre l’homme au loin et la société, elle n’a pas pour autant en main un pouvoir si social important qui permettrait d’évoquer un matriarcat breton. Heureusement, au fil du temps, elles ont conquis, par des luttes féministes, des droits sociaux et enfin une relative égalité de salaire.


Le travail ethnographique de collectage oral en Bretagne auprès des littoraux et en particulier des femmes du littoral pendant ces vingt dernières années permet à Guy Prigent de faire entendre et valoriser des témoignages et de rendre compte de la fonction sociale, culturelle et économique de la femme dans ces communautés bretonnes.

Le conférencier

Guy Prigent, amoureux et pratiquant de la mer, est ethnologue maritime et fut commissaire de plusieurs expositions importantes ces dernières années, en rapport avec la mer et ses usages.
Ses responsabilités professionnelles lui ont attribué les titres d’attaché de conservation, de chercheur, de chargé de mission auprès du Conseil départemental des Côtes d’Armor. 4

Au sein du service Patrimoine et Direction mer et Littoral, il coordonna en particulier l’inventaire et la valorisation du patrimoine des communes littorales, avant de rejoindre le Comité Départemental du Tourisme des Côtes d’Armor afin de poursuivre ce travail de valorisation des patrimoines littoraux auprès des offices de tourisme, en plus de la création de produits touristiques innovants, de la réalisation de sentiers d’interprétation, d’expositions itinérantes et de conférences.


Après avoir fondé en 1980 l’Ecole de mer du Trégor et le premier Centre breton permanent d’Initiation à l’Environnement, Guy Prigent vit, écrit, navigue et poursuit des recherches sur les héritages culturels maritimes en Bretagne.